Extrait du discours de réception prononcé le 22 juin 2006 à l’Académie Française par madame Assia Djebar :
(…) L’Afrique du Nord, du temps de l’Empire français, comme le reste de l’Afrique de la part de ses coloniaux anglais, portugais ou belges, a subi, un siècle et demi durant, dépossession de ses richesses naturelles, destructuration de ses assises sociales, et, pour l’Algérie, exclusion dans l’enseignement de ses deux langues identitaires, le berbère séculaire, et la langue arabe dont la qualité poétique ne pouvait alors, pour moi, être perçue que dans les versets coraniques qui me restent chers.
Mesdames et Messieurs, le colonialisme vécu au jour le jour par nos ancêtres, sur quatre générations au moins, a été une immense plaie ! Une plaie dont certains ont rouvert récemment la mémoire, trop légèrement et par dérisoire calcul électoraliste.
Le recours-France communique :
De nombreux Français rapatriés de toutes origines se sont étonnés de certains propos tenus par madame Assia Djebar dans son discours de réception du 22 juin 2006 à l’Académie Française.
Peut-on dénigrer, en cinq lignes, la présence française en Algérie, alors que l’on sait, malgré certaines zones d’ombres inhérentes à toutes actions humaines, les apports dont l’Algérie a pu profiter durant 130 années de sa création, en 1830, à son indépendance, en 1962.
Il est surprenant qu’une personne, ne pouvant exercer ses talents littéraires et cinématographiques librement en Algérie, ait choisi de vivre définitivement en France en 1980 et de mettre en cause notre pays 26 ans plus tard.
Nous regrettons que madame Assia Djebar n’ait pas le courage de faire profiter une université algérienne de ses talents littéraires pour réhabiliter les langues arabes et berbères, dont elle vante les qualités et déplore la disparition.
Philippe Nouvion, Secrétaire général
Lettre adressée à madame Hélène Carrère d’Encausse
Madame le secrétaire perpétuel,
Lors de son discours de réception à l’Académie Française, madame Assia Djebar (Fatma, Zora Imalheyene) a dénigré, en quelques lignes, la présence française en Algérie, l’accusant d’avoir été une immense plaie pendant quatre générations au moins.
Nous ne voulons pas polémiquer mais nous tenons à ce que l’on respecte notre dignité ainsi que celle de nos ancêtres qui ont fait, avec l’aide des populations locales, l’Algérie qui, avant 1830, n’existait pas. Nous n’avons malheureusement pas échappé à l’évocation du » génocide » des langues arabes et berbères. Nous déplorons que l’Académie Française, ainsi que l’ambassadeur de France en Algérie présent ne se soient pas élevés contre de pareils propos qui ne font que raviver des plaies chez les rapatriés de toutes origines.
Croyez Madame…
Philippe Nouvion
Vice-président du Haut Conseil des Rapatriés. 26 juin 2006
Note du Rédacteur : Admise à une haute distinction française, Mme Djebar a l’outrecuidance d’insulter la France. L’Académie française qui doit surveiller les discours prononcés, n’aurait jamais dû accepter ces propos dénigrants. Comme le dit très bien Mr Nouvion, elle n’a qu’à aller en Algérie, servir d’écho à Mr Bouteflika qui sait très bien éructer ses insultes, sans que la France ne souffle mot.
Michel Lagrot écrit dans l’Algérianiste de décembre 2006 (extrait)
Sans doute Mme Assia Djebar sait-elle mieux que personne qu’elle ne serait pas aujourd’hui ce qu’elle est sans la France et sans la colonisation ; mais cela, aucun académicien ne le lui a rappelé : alors que d’autres écrivains maghrébins sont trop heureux de pouvoir écrire et publier en français, dans une langue qu’ils maîtrisent, admirent et respectent, sans être distingués par l’honorable assemblée, nos Immortels n’ont pas bronché à la gifle que leur a assénée leur nouvelle consoeur…
Pire, le discours de réponse de l’académicien Pierre-Jean Rémy, émaillé de fautes de français qui auraient fait rougir un de nos instituteurs kabyles (alors que Mme Djebar s’est exprimée dans une langue impeccable), fut une insulte supplémentaire à la France, allant jusqu’à exalter le terrorisme urbain du FLN, cracher sur nos pauvres martyrs, ces gosses mutilés, ces adolescents infirmes à vie, ces vies innocentes arrachées pour rien ; tel est donc l’exercice qu’on pratique aujourd’hui sans risque dans la plus vieille institution intellectuelle de » notre » pays…
Ajoutons que la nouvelle académicienne, confortablement et depuis longtemps installée (vous l’auriez parié…), dans le pays qui lui a infligé cette » immense plaie « , a vu sa nomination très fraîchement accueillie en Algérie… Qu’attend-elle pour postuler à la très hypothétique Académie algérienne ?