Célébration de l’Aïd El Kebir en Algérie

L’Aïd El Kebir ou Aïd El Adha (fête du mouton ou fête du sacrifice) est l’une des fêtes les plus importantes de l’Islam. On l’appelle Thafaska en tamazight. Il a lieu chaque année le 10 du mois de Dhou El Hijja qui est le dernier mois du calendrier musulman et la fin du pèlerinage (El Hajj). Le jour de célébration de l’Aïd El-Kebir varie géographiquement selon le moment où la lune est observée, car le calendrier musulman ne permet pas de connaître précisément, à l’avance, les jours de célébration. Cette célébration commémore la volonté du prophète Abraham d’offrir son fils Ismaël (Ismail) en sacrifice à Dieu qui lui a ordonné de le sacrifier. Ibrahim n’a pas hésité à sacrifier son fils Ismail pour montrer sa soumission à Dieu, qui lui a alors envoyé un mouton sacrificiel pour lui épargner le sacrifice de son propre fils. Ibrahim est donc un modèle de vrai croyant pour les musulmans. Il est également le premier musulman et l’un des messagers de Dieu. Le message du prophète Mahomet renvoie aux traditions d’Ibrahim c’est pourquoi les musulmans célèbrent chaque année l’Aïd El-Kebir.

Ce jour-là, les aînés des familles sacrifient un mouton selon les rites musulmans et partagent la viande avec leurs familles, leurs amis et les pauvres. Autrement dit, cette fête, qui est plus qu’un simple événement religieux, est l’occasion de réunir et de se retrouver en famille, entre voisins et amis autour d’un bon repas préparé avec la viande de mouton sacrificielle. Surtout, elle est aussi synonyme de partage et de générosité envers les pauvres et les nécessiteux.

Le gouvernement algérien accorde une grande importance à cette célébration. Ainsi, le cheptel national fait l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics, qui mettent tout en œuvre pour améliorer et développer le secteur des viandes rouges. Parmi leurs initiatives et procédures, à chaque Eid, ils annoncent la mise en œuvre d’un programme complet de prévention et de sensibilisation des éleveurs pour protéger le bétail contre diverses maladies tout au long de l’année, accompagné d’une campagne intensive de vaccination. Les pouvoirs publics déploient chaque année des vétérinaires dans les lieux d’abattage et dans les différents lieux de vente du bétail pour surveiller et répondre aux besoins et sollicitations des citoyens. Ils assignent également des équipes vétérinaires pour prélever des échantillons de têtes et de viande de mouton pour analyse et contrôle des aliments qu’ils servent. Et surtout interdire l’utilisation de compléments alimentaires pour engraisser le bétail par les commerçants saisonniers dans un but lucratif, car cela affecte la qualité de la viande ovine et provoque des maladies chez les individus. En outre, l’interdiction de la vente anarchique des moutons dans les rues algériennes, par contre, prévoit des emplacements spécifiques pour la vente et les éleveurs doivent obtenir une autorisation pour vendre leur bétail.

Afin de respecter l’hygiène et la santé publique, les autorités sont chargées de récupérer les carcasses et organes saisis ainsi que les détritus (paille, cornes, sabots et buses…) vers la mise en décharge et l’incinération.

Les prix des moutons varient d’une année à l’autre, cela dépend du coût de l’alimentation du bétail. Ainsi, chaque famille doit économiser de l’argent pour pouvoir fêter son Eid avec un mouton.

Contrairement à la fête d’Aïd El Sghir (celle qui marque la fin du Ramadan), les familles algériennes ne préparent pas beaucoup de gâteaux à l’Aïd El Kbir, mais préparent de délicieuses assiettes à base de viande de mouton. Les plats qui sont préparés à cette journée diffèrent d’une famille à l’autre et d’une région à l’autre. En général, la première journée est souvent réservée à la cuisson des abats comme la Kebda, le Bouzellouf (tête et gigot du mouton) et la Douara. Le deuxième jour, le couscous est majoritairement à l’honneur ; dans ma famille nous avons pour tradition de préparer le célèbre plat kabyle Taasbant ou Tikerbabines qui est composé de semoule et de légumes avec des épaules de mouton et d’un bon couscous avec des légumes et de la viande. Dans d’autres familles, on prépare du Chakhchoukha et du Trida ou encore des Osbane farcis à la viande de mouton. Le troisième jour est réservé aux grillades : brochettes, melfouf, steak ou côtelettes grillées et viandes rôties au four servies avec divers légumes et salades. C’est sûr que ces plats sont toujours accompagnés de bon pain ou de plusieurs faits maison.

Bref, chaque famille a sa manière de célébrer ce jour spécial à travers des plats spécifiques et différents.

Célébration de l’Aïd El Kebir en Algérie ()

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